mercredi 16 avril 2025

Mansarde-chambre de bonne - St.Louis du Sénégal - Reliquaires.






Jean Claus est un artiste français, peintre, sculpteur, occasionnellement auteur dramatique. Il est né le 13 Octobre 1939 à Saverne, dans le Bas- Rhin. Il vit et travaille à Strasbourg. Son père négociant de mauvaise fortune, peintre du dimanche expressionniste, très doué mais beaucoup moins pour les affaires, installe, lui et sa famille dans une instabilité financière chronique. Père et fils se partagent un même atelier dans une mansarde. Le père absorbé par ses mauvaises affaires y est peu souvent, le fils beaucoup, à négliger l’école, et peindre natures-morte et paysages urbains influencés par Utrillo






 En rupture sociale, scolaire familiale il prend la fuite et s’engage par devancement d’appel dans, en son temps encore, la coloniale. 1958 embarquement sur le Koutoubia, destination Dakar. Il passe quelques années à St. Louis du Sénégal, affecté à l’état-major de la 1ère Brigade d’ Afrique Occidentale Française. Il s’y ennuie un peu et pratique l’aquarelle. Retour en France Il revient soldat de 2ème classe comme il l’était en partant. Son séjour en Afrique lui a fait prendre conscience

combien il est attaché à l’occident, culturellement et « météorologiquement ».

Musées, bibliothèques et librairies, la pluie et le beau temps, les villes et les campagnes, toute cette nourriture lui manquait. Ce qu’il ne savait pas avant de partir, voire même à mépriser tout cela.

Désargenté, il assure son économie par toutes sortes d’entreprises, démarcheur en assurances, vendeur d’automobiles, voyageur-vendeur de spiritueux. 

Sans déroger de son activité de peinture qui évolue de plus en plus vers une représentation en volume en y intégrant toutes sortes de matériaux : carton, textile, ferraille… influencé par le pop-art.

Ce qui fait l’objet en 1976 d’une exposition d’envergure, à Ancienne Douane Strasbourg «Scène de la vie agricole, Engins T. P,  Pylones, Scènes historiques».





Survient une grande crise : ces activités commerciales lui deviennent insupportables, il les abandonne pour s’établir comme artiste à plein temps.

Il rejoint des associations et groupes d’artistes, le GRAPA par exemple dont il sera le secrétaire un certain temps.


Durant les années 80 Jean Claus élabore ce qu’il nomme « les reliquaires »

« Reliquaires » : appellation un peu impropre peut-être, mais c’est ainsi que ces objets ont été spontanément nommés. Des châsses, boîtes vitrées ornementées, elles ne contiennent pas des restes d’une sainte ou d’un saint, mais des anges.

Ces boîtes constitueraient comme une collection, une collection d’ornithologue. On pourrait dire ici, une collection « d’angélologue. » qui serait une sorte d’étude des anges.





Ce qui lui vaut une première reconnaissance à la la faveur d’une succession d’expositions : « Iconographie d’une angélologie » Atelier Tony Langen en nocturne à Strasbourg, galerie Jade à Colmar, Musées des Beaux- Arts Dôle, Musée des Beaux Arts Mulhouse, Musée d’Art et Histoire Belfort.


Jean Claus intègre la Galerie Jade, Edouard Jaeglé à Colmar.


Commande et installation d’une sculpture monumentale « Trophée » dans la cour d’honneur du Musée d’Art et d’Histoire de Belfort








lundi 7 avril 2025

Statuaires & Sculptures - Garde-Meubles.




Les anges le portent finalement à sortir des chasses et des boites vitrées pour s’installer de plein pied dans l’espace. Se développent alors les réalisations en rondes-bosses fibre de verre-polyester, polychromes, « sculpture et statuaire », représentations ambiguë, faux-semblants de statuaire classique.

Elles seront objets en 1992 de l’exposition éponyme au Musée d’Art Moderne de Strasbourg.

Statuaires & Sculptures, théâtre de gesticulations d’un mutisme éloquent.

Et nous citons l’artiste quand il dit :« C’est ainsi que j’érige les idoles polymères, chimie sophistiquée de l’être au monde. Elle me parlent comme je leur parle, une harangue de sourds-muets... que font-elles, elles gesticulent, pour quoi dire, pour quoi faire, je ne le sais pas, pour rien. »

Dans cette même période, la création et direction de l’atelier de sculpture de l’école d’architecture de Strasbourg lui est confié, il y enseigne jusqu’en 1999.




1995, la ville de Strasbourg lui commande la sculpture- fontaine « les Amours du Poètes » installée dans le parc de l’Orangerie de Strasbourg.




Succède à cette période, celle insolite et baroque du« Garde-Meubles », ainsi nommé par Jean Claus.Des pièces d’ameublement, du mobilier en fibre de verre-polyester, Temples et Autels Domestiques. 





Laissons là encore la parole à l’artiste : « Je parle de ce qui meuble nos intérieurs privés. Privé ? Mais privé de quoi ? D'une présence, absente. Un vide qu'il faut meubler. Alors je dresse les temples et les autels domestiques pièces d'ameublements de nos espaces du dedans.Mobilier ornement de nos vacuités. Mobilier reliquaire de nos dévotions. Meubles mémoires commémoratives, chargés d'histoires, d'images votives de toutes sortes, chromos coloriés, bimbeloteries, photos, enchâssés dans des cadres tout en dorures, comme autant d'ostensoirs. Objets lourds et solennels, sanctuaires de mythologies approximatives qui se développent sur les parois de ces meubles maculés d'usages, comme une vision eidétique d'un passé... composé.Ils sont les maître-autels des cultes aux dieux lares que nous célébrons dans le monde clos des familles ».


mercredi 2 avril 2025

Le Journal d'un Vosges-trotter.

 


2004 .C’est le « Journal d’un Vosges-trotter » Une longue errance dans la forêt vosgienne de quelques centaines d’aquarelles polymérisées, format A4 .

J.C en donne une version théâtrale : « J.C Tannenbaum, Jacob Alzheimer, digressions aquarelles ou la vie des idoles », drame en six stations sur le palier. La pièce est jouée au Maillon, théâtre de Strasbourg dans une mise en scène de Serge Marzolff, en hiver 2005.

mardi 1 avril 2025

Art METEO, la station d'art météorologique.


 


En 2009 Jean Claus met en ligne son Blog « Art Météo, la station d’art météorologique. » 


Il y développe le principe selon lequel la météorologie, le climat, serait un facteur déterminant auprès des artistes des «beaux-arts», la lumière, la couleur du ciel qu’ils portent, révèlent province et pays, de leur origine : nés comme d’un « écosystème » et témoignerait d’un climat qui les a fait naître.

« Je suis l’arbre qui pousse ici et nulle part ailleurs pour témoigner d’un climat ».


Thèse que JC soutient à l’appui de ces exemples, entres autres : le Greco, où le situer si ce n’est à Tolède. Cette ville, indissociable du peintre, au ciel bleu-noir de soleil comme  il l'a peinte. Les impressionnistes où les localiser si ce n’est de l’Ile de France à la Normandie.... Eugène Boudin aux eaux ocres de la Manche et des ciels colorés d’au- dessus de la mer, Durer ne pouvait être que là où il a toujours été à Nuremberg, sa motte d’herbe porte la couleur du ciel de Nuremberg. Altdorfer, d’où viennent ses grands ciels pourpres et tragiques, ceux qui pèsent au-dessus du Danube, bien entendu. Cézanne qui se confond avec la montagne St.Victoire. Rembrand la lumière mordorée de sa peinture n’est-ce pas celle des rives de l’Amstel ? Et ces peintres des grandes époques de la peinture italienne, où auraient-ils pu exercer, si ce n’est dans la lumière de lItalie ? Etc....

Ils portent tous une lumière singulière, celle de leur territoire.

 Ces artistes auraient comme un accent, l’accent de leur province.

Avec les désordres climatiques tout cela s’est perdu, ces accents n’existent plus. Les provinces non plus. Le langage artistique s’est fondu dans un langue commune la même pour tous. Un chinois peint comme un occidental.





" Hors - d'oeuvre "


 

Avec les années 2000, Jean Claus évolue de la sculpture à la peinture. Des tableaux qui sont encadrés, très encadrés, dans un débordement ornemental étonnant, avec une surenchère de dorures de faux marbres, de motifs floraux, sans cesse renouvelés. Nous ne manquons pas d'évoquer avec ces extravagances de cadres, le fameux concept du "hors- d'oeuvre" de Derrida, quand il disait dans  "La vérité en peinture", " Que se passe-t-il partout où ces suppléments de perfomatifs déchaînés enlacent leurs simulacres et le plus sérieux de leur littéralité ?Que se passe-il en un enjeu aussi pervers mais nécessaire ? "

Enjeu toujours et encore à ce jour par Jean Claus joué. Successions d’expositions individuelles et collectives.

2003. Jean Claus rejoint la Galerie Jean Brolly rue de Montmorency Paris 75003.






Vers quel estuaire des chimères?





2019-2020. JC est invité par le Palais de Tokyo, dans le cadre « Futur, Ancien, Fugitif » scène de l’art contemporain en France.

Suite à quoi J.C déverse toujours et encore un flot pictural, vers quel estuaire des chimères ?

Peintures qui racontent histoires et mythologies, d’une humanité livrée au hasard des météorologies qui se font et défont aux aléas de hautes et basses pressions des anticyclones.